du hameau de Vertamise

du hameau de Vertamise Bouvier Bernois

Bouvier Bernois

Pourquoi un chien LOF

Pourquoi un chien LOF

ALL YOU NEED IS LOF.... ta tata tata.....

Eh les gars, j'ai un scoop !

Oui oui, j'ai un scoop !

Et bien vous savez quoi, les gars ?

Le bouvier bernois n'existe pas !

Non non, il n'existe pas !

Pas plus que le setter-irlandais, le chow-chow ou le fox-terrier à poils durs !

Ils n'existent pas …..... à l'état naturel bien sûr.

Aucun Néandertalien n'a jamais croisé une horde de caniches royaux préhistoriques, peroxydés et permanentés, gambadant gaiement de leurs petites papattes graciles à la recherche d'un mammouth à grignoter, sans se tâcher, bien-sûr !

Pas plus que nos amis les Crocs-Magnons (Oooh, y sont cro-mignons!) n'ont pu se retrouver à l'heure de l'apéro pour partager de goûteuses brochettes de chihuahuas nains grillés, juteux et croquants à souhait !

Même si le chien fut, à l'époque Néolithique, le premier animal domestiqué par l'homme, avant même l'avènement de l'agriculture et de l'élevage, il ne pouvait s'agir à n'en point douter que de corniauds et de bâtards.

(petite note du rédacteur : s'agissant d'évoquer le sujet canin, "bâtard" n'est pas une insulte ! C'est juste un chien issu de multiples et indéfinissables croisements. Ainsi, toutou ne s'offusquera pas le moins du monde si vous le traitez de « gros bâtard » ! C'est même reconnaître en lui ses caractères multiethnique et multiculturel qui font de lui un chien moderne et en accord avec son époque. Le corniaud, lui, c'est le chien du coin, le local de l'étape, celui qui reprend les caractéristiques de son terroir. C'est le bon gars du patelin, quoi!)

Enfin, bref, ce n'est que bien plus tard, et en fonction de son évolution, que l'homme décida de commencer à caractériser ses canis lupus familiaris pour leur confier des missions spécifiques : chien de garde, chien de chasse, chien de berger, chien à manger....Alors commencèrent des séries de croisements divers et variés pour tenter de créer différentes races. Fini pour Médor d'aller folâtrer et courir la gueuse par les routes ! Maintenant, tu t'accouplera avec qui on te dit !

Et pendant des millénaires et des siècles l'homme bidouilla le génome du chien pour créer les modèles qui lui convenaient en fonction des contraintes locales et géographiques. C'est ainsi que se multiplièrent des centaines de « races » de chiens qui parfois n'appartenaient qu'à un bourg ou un village.

Entre-temps, en Europe, on arrêta de manger des chiens....

Et en France, en 1881, de bonne âmes créèrent la Société Centrale Canine destinée à mettre un peu d'ordre et de cohérence dans tout ce fouillis. Son but premier fut le recensement, l'amélioration et la diffusion des races canines. Et ces mêmes bonnes âmes ouvrirent quelques années plus tard un grand registre dans lequel ils décidèrent de répertorier tous les chiens de races avec leurs origines, leurs ascendants et descendants, les récompenses....etc.

Ils venaient d'inventer…..taratata, roulement de tambour …. LE LIVRE DES ORIGINES FRANÇAIS ! Le fameux LOF, quoi !

Et c'est grâce à la SCC, au LOF, et au travail de générations et de générations d'éleveurs que nos chiens modernes sont ce qu'ils sont. Dame Nature n'y est malheureusement plus pour grand chose.

Vous avez choisi votre bouvier-bernois pour sa grosse tête de panda ! C'est le LOF qui lui a donné !

Pour ses grosses pattes d'ours, c'est le LOF !

Pour sa stature imposante, le LOF !

Son caractère en or, le LOF !

Ses trois couleurs bien réparties, le LOF !

Sa queue en fouet qui vous débarrasse en un mouvement la table du salon, le LOF !

Ses yeux bien ronds, le LOF !

Toutes ces petites caractéristiques qui font un bouvier-bernois, c'est encore et encore le LOF !

Et pourtant, dès qu'au détour d'un post ou d'une discussion sur un groupe on évoque l'abrévation LOF, il est toujours un commentaire pour venir affirmer : « le LOF on s'en fout ! Ce qui compte c'est l'amour qu'on a pour notre boubou ! »

Alors je peux comprendre cette vision naïve et romantique du sujet, mais pour remettre les choses en perspective :

que votre bouvier-bernois soit issu ou pas de géniteurs inscrits au LOF, qu'il soit confirmé ou pas, qu'il ait toutes les caractéristiques de la race ou pas, il est l'émanescence même de ce fameux livre des origines. Ce livre, c'est un peu son album de famille, son patrimoine, son héritage.

Alors le LOF, on s'en fout pas, on le respecte.